Une cacatastrophe
Aujourd’hui, je vais vous narrer le portait d’un client qui est passé chez moi la semaine dernière. Un cas un peu spécial qui, je crois, fera parti de mes souvenirs les plus originaux.
Mais trêve de bavardage, intéressons à son histoire : le protagoniste s’appelle René Delerue et a 37 ans. Docteur vétérinaire, il travaille dans différentes cliniques spécialisées NAC ou plus périodiquement dans le zoo lorsque l’on a besoin de lui.
Habitué à tous types d’animaux et souvent dans des situations complexes ou dangereuses, c’est un professionnel qui gère aisément. Mais je ne pense pas que vendredi dernier, lorsqu’il s’est levé, il s’attendait à ce que sa journée s’oriente de cette manière.
Ainsi, arrivant à sa clinique vers 8h00 comme à son habitude, il reçoit rapidement un coup de fil du zoo voisin ou plusieurs animaux sont tombés malades et il est appelé en renfort. Pas de souci particulier, le temps de décaler quelques rendez-vous et le jeune homme prend la route.
Une fois sur place, il se voit attribuer le cas d’un éléphant ayant de sérieux problème de digestion et de constipation ! Rien de bien méchant certes, mais il faut bien s’occuper des maux de l’animal et pour cela, il décide dans un premier temps de donner un laxatif à l’animal ! Allez savoir s’il était fatigué ou tout autre raison mais il s’est retrouvé à lui mettre une dose énorme, bien plus que nécessaire et en quelques secondes, la réaction de l’animal a été beaucoup plus rapide que prévu ; de ce fait, M. Delerue s’est retrouvé enterré sous des centaines de kilos d’excréments.
Malheureusement pour lui, personne n’était là pour lui prêter main forte et le sortir de là (ou personne n’a osé, qui sait..) et il a été retrouvé mort étouffé.
Pour le coup, lorsque l’on m’appelé pour que je m’occupe du cas, c’est moi qui ait bien failli mourir de rire mais une fois sur place, ce sont mes sinus qui sont morts ! J’ai du aller récupérer le corps à la pelle, si ce n’est pas le monde à l’envers ça ?!
Je ne vous parle même pas de l’odeur qui trainait là ou je travaille, une fois ramené ; et même après un paquet de douche, ca n’a malheureusement rien changé ! Donc de ce fait, et avec l’autorisation de la famille, et du zoo, j’ai mis le cadavre du véto et les excréments de l’animal dans un coin du cimetière à l’écart de la foule, histoire de faire un peu de compost. Au moins, j’aurai de jolies fleurs l’année prochaine…
Et comme dirait l’autre, rien ne se perd, tout se transforme.